A la mémoire des prisonniers politiques de la transition
Aussitôt après le 3 Août, les forces de l’ordre interdisaient à quiconque de porter une photo du président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, refusaient à ses nombreux sympathisants toute manifestation, incarcéraient aléatoirement toute personne qui exprima publiquement son soutien au Président.
Pourtant toutes ses exactions n’ont jamais soulevé la protestation d’un quelconque Homme politique, en particulier de ceux qui nous ont longtemps chanté leur attachement à la libre expression, à la démocratie et aux droits de l’homme.
Vint le référendum constitutionnel, le CMJD s’emballa avec un acharnement sans précédent dans la campagne pour le oui qui a duré quelques mois, et son Président a dépensé de l’argent public pour faire cette campagne. Les médias publics qui paraissaient avoir eu plus de liberté après la 3 août, se sont rapidement transformés en véritables instruments de propagande pour le oui à la constitution. Nos acteurs politiques témoins de ces abus n’ont pourtant pas rechigné.
A la veille du scrutin, les forces de l’ordre mettent en arrêt messieurs Abderrahmane Ould Lekwar, Sidi Mohamed Ould Vaida, Ahmed Ould Saleck, Mohamed Ould Mohamed Aly et Mini Ould Lekwar, avec comme prétexte bon marché que ces personnes ont tenté de saboter le processus « démocratique » à la CMJD. Cela nous fait comprendre que saboter ce processus c’est d’exprimer et de militer pour un non à une constitution, avis pourtant partagé par beaucoup de mauritaniens.
Et même là aucun parti politique, n’a exigé la transmission immédiate du dossier de ces personnes à la justice, pour trancher de leur culpabilité ou non, malgré qu’il s’agisse là d’arrestations pour délits d’opinions qui ne surviennent même plus en Corée du Nord.
Pourtant de ce qu’ils appellent le régime déchu, tous ces partis nous tympanisaient, à chaque occasions, manifestaient et s’exprimer sans être dérangé.
Je rappelle à cette classe de moutons politiques, que la démocratie ne se donne pas, elle s’arrache et que s’ils continuent de tolérer les exagérations d’un régime illégal comme le notre actuel, ils vont subir les conséquences fâcheuses d’une telle complaisance. Ils se sont de toutes les façons discrédités aux yeux de tout le monde. Car les observateurs de l’autre soir n’attendaient pour se tordre de rire que leur sortie du territoire mauritanien avec en poche les quelques sous qui leurs ont été distribués. Il n’échappe à personne que les bureaux de votes à Nouakchott étaient vides et que les occupants étaient prêts à laisser les diables voter pourvu qu’ils se présentent. Des voitures circulaient en ville pour exhorter les gens à voter et malgré ça la dynamique autour des bureaux de vote n’atteignaient pas 10 % de la dynamique habituelle. Le taux de participation de plus de 70 % à Nouakchott est la plus grande farce jamais prétendue. Avec tout ça notre société vile ne cesse de répéter que tout a été bien dans les meilleurs des mondes.
Même les défiles habituels après les différentes élections, n’ont pas eu lieu malgré que des provocateurs envoyés les RG y incitaient en commençant eux même.
Des cinqs détenus, je connais Ahmed Ould Saleck, c’est un jeune intello de première qualité avec une plûme d’or et est un juriste qui a perdu son poste de conseiller juridique à la SOMAGAZ pour avoir dénoncé à raison le coup vulgaire du 3 août et fondé Démocrates Sans Frontières. Je salue son courage, sa détermination et son refus de l’exception et de l’injustice.
Ould Lekwar est réputé être quelqu’un d’extrêmement généreux, qui détournaient les biens des mauritaniens pour les donner aux mauritaniens sans tenir compte des considérations ni tribales ni ethniques.
Ould Vaida est un vaillant officier qui a servi son pays avec courage, modestie et désintérêt. On le puni pour avoir déjoué la tentative sanglante du 08 juin, où son œuvre a été rapidement appropriée par ceux là même qui renversèrent la démocratie mauritanienne le 3 Août passé.
Je dis tout simplement que la médiocrité d’après le 3 Août m’a démontré que mes critiques de l’ère de Ould Taya, étaient dans leur majeure partie injuste, car ce n’est qu’après le 3 Août que j’ai compris bien de réalités de mon peuple.
Salut